Par Éric Zemmour
Publié le 18/09/2009 dans le Figaro Magazine
UMP qui rit, UMP qui pleure. Il y a quelques semaines, la maire d'Aix-en-Provence conservait son mandat de justesse. Dimanche dernier, les socialistes ravissaient la ville de Carcassonne, après que la droite l'eut gérée pendant vingt-six ans. A chaque fois, le candidat UMP se battit seul contre une coalition de la gauche et du MoDem, ralliée par les Verts.
A chaque fois, le sortant UMP obtint un bon résultat au premier tour. Sans garantie du gouvernement pour le second. Il y eut aussi récemment Perpignan, Chennevières, Goussainville, Morangis. Chaque municipale est bien sûr soumise à un microclimat local fait d'ego démesurés, de coups bas et tordus où l'ennemi le plus farouche est le rival du même camp. Les mêmes leçons nationales peuvent pourtant être tirées de ces partielles aux résultats antagonistes. L'UMP est forte mais désespérément seule ; il lui faut pas moins de 40 % au premier tour pour emporter le second ; cette paradoxale faiblesse explique pourquoi Sarkozy a tendu une main sur sa droite à Villiers et Nihous ; si les people médiatiques amis de Carla sont à gauche, l'électorat populaire est, lui, à droite.
On devine mieux aussi les affres de Martine Aubry. La dernière force du PS réside dans son réseau puissant d'élus locaux que la première secrétaire risque de saborder si elle va au bout de sa logique anticumularde. Les Verts ne parviennent pas localement à réitérer leur putsch des européennes. Les électeurs du MoDem ont déjà entériné la nouvelle ligne stratégique de Sarnez et Bayrou.
Mais si le PCF préfère le confort de l'alliance avec le PS à l'aventure avec Mélenchon, Martine Aubry ne peut refuser l'un (MoDem) pour accueillir l'autre (PCF et extrême gauche). Contrairement à ce qu'elle a prétendu, seul un TSS (tout sauf Sarkozy) peut vaincre le président sortant. Et puis la présidentielle n'est pas une élection locale.
"si les people médiatiques amis de Carla sont à gauche, l'électorat populaire est, lui, à droite."
RépondreSupprimerJe suis on ne peut plus d'accord. C'est hélas une évidence que ne voient pas ceux qui trouvent "conformiste" de défendre des idées dites "de droite". Ce faisant on ne comprend pas que le conformisme est un rapport au discours, en l'occurrence au discours dominant, et non à l'opinion majoritaire.