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jeudi 4 novembre 2010

La chronique d'Eric Zemmour sur RTL le 4 Novembre 2010

Eric Zemmour : "Dans la famille Violence et Délinquance, je demande le père ! Pioche..."



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6 commentaires:

  1. Zemmour prend des conséquences pour des causes.
    La famille monoparentale n'est qu'une conséquence de délitement du sens des responsabilités qui lui-même, entraîne des comportements décadents.
    Mais la mère qui élève seule ses enfants n'est pas un facteur de troubles en soi, il y a eu des veuves de tout temps qui ne se sont pas laissées abattre, au contraire, dans l'adversité, la femme se révèle.
    D'autre part, j'ai suffisamment d'expérience auprès d' enfants de différents milieux, pour savoir que l'on retrouve les mêmes carences éducatives, pour ne rien dire de l'instruction, sauf que dans une famille aisée, cela peut se cacher par des artifices, soit que l'on cède aux enfants parce qu'on peut matériellement se le permettre, soit que l'on cède ses affreux rejetons aux bras de tierces personnes, et qu'évidemment la violence peut prendre d'autres formes que la délinquance tout en étant aussi effective.
    Sauf à se voiler la face par l'idéologie.

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  2. Ouais, je ne partage pas complètement le point de vue de Zemmour sur ce coup là.

    Cela ne veut pas dire qu'il ait complètement tord et que la multiplication des familles monoparentales dans notre société ne pose pas un certain nombre de problèmes, délinquance juvénile comprise.

    Seulement la variable la plus décisive en la matière n'est pas celle là.

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  3. Disons qu'il est un peu simpliste et opportuniste sur ce coup là. Il ne rate pas l'occasion qui lui est offerte de taper sur le divorce et le féminisme.
    Mais surtout on voit ici la limite du conservatisme à tout crin. Il part trop souvent du principe que ce qui était institué avant était une panacée cerclée d'or.
    Il me semble que c'est un peu étroit comme analyse, ça ressemble un peu à du raisonnement d'écologiste.
    Le mariage a une longue histoire, comme toute institution il évolue (en fonction de plein de paramètres, mais il évolue). A la fin du premier millénaire, la religion catholique en a fait un sacrement pour protéger les femmes de la répudiation trop facile. J'imagine que les Zemmour de l'époque ont du crier au scandale de la diminution de la puissance masculine au profit du pouvoir eunuquéen d'une église déjà corrompue. On imagine aisément le type d'argumentation développée, argumentation pas forcément illégitime mais étroite.
    Ce que je veux dire c'est qu'il faut relativiser le rejet d'une évolution. Elle est là, faisons avec. Il nous faudra le temps de digérer cette nouvelle organisation (avec le divorce de masse), plusieurs générations sans doute. Mais justement, les enfants de divorcés, dont je suis, conscients de l'exemple de leurs parents (qui étaient socialement contraints de se marier) réfléchissent à une manière de gérer au mieux cette nouvelle situation. Nous ne sommes pas que des toutous passifs de notre histoire, nous avons aussi la possibilité de nous organiser.
    On ne doit jamais sous estimer la capacité des êtres humains à trouver des solutions et à s'adapter aux situations nouvelles et surtout ne pas faire de l'essentialisme sur tous les sujets. Ce qu'il fait sur celui-là.

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  4. Deux erreurs à mon sens, mais qui n'entraîne pas pour autant toute la réflection avec elle :

    - Le père ou la mère manquant, l'attention donnée à l'enfant baisse. Un enfant pour lequel on a moins de temps, c'est un enfant qui, laisser à lui même, risque la dérive. Zemmour trouvera un soutient inattendu dans une chanson de NTM : Laisse pas traîner ton fils (si tu veux pas qu'il glisse).

    - La cellule familiale est protectrice, et permet souvent de ne pas tomber dans la précarité, ou de mieux la supporter. Son délitement crée donc inévitablement un terrain fertile à toute dérive chez les enfants.


    C'est au niveau des mesures éventuelles que je ne me retrouve pas dans son message.

    Il faut bien entendu revenir à un mariage contraignant :
    Lier les parents jusqu'à la majorité (ou une barrière d'âge correspondant à une "petite majorité" : 16 voire 15 ans) de leurs enfants.
    Comment ce lien pourrait se matérialiser ? Peut-être par une obligation à habiter à un certain rayon l'un de l'autre (ex : moins de 30 ou 40km). Contraintes destiné à empêcher l'abandon des enfants pas un des parents, mais aussi à faire réfléchir avant de s'unir.

    Deuxièmement, l'Etat doit prendre ses pleines responsabilités : tout enfant déjà en dérive doit pouvoir être placé sous tutelle de l'Etat, et changer d'environnement : Internats de proximité voire familles d'accueil s'il faut aller jusque là.

    La suppression des allocations familiales est une solution totalement contre-productive.
    Dans le cas de l'enfant délinquant rapportant de l'argent à la maison, se serait donner encore plus de poids à cette apport financier dans le budget familial...
    Dans le cas d'un enfant simplement en dérive scolaire, se serait rendre encore plus précaire la famille, forcer le parent à travailler encore plus et donc à accorder encore moins de temps à ses enfants...

    Il faut une certaine malhonnêteté intellectuelle pour penser cette suppression comme une solution.

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  5. Etant donné que l'etat est en perte de vitesse en Europe, quelles institutions potentielles pourraient prendre le relais de "la contrainte"...?

    (Certains auroint une reponse très rapide...)

    Cela dit Iskander a raison, le mythe du divorce et de la "liberté", a du plomb dans l'aile depuis bien longtemps...

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  6. Je pense également que, sur ce coup, ses conclusions sont inappropriées.

    Le véritable problème ne réside pas dans le nombre de parents, mais dans les responsabilités éducatives de ces (ou ce) deniers. Ca peut être un couple et que malgré tout ce soit l'enfer, dans certain cas la séparation et plus qu'une nécessité pour le bien de tous. Donc dire que les familles mono parentales favorise la dérivation disciplinaire est une mauvaise généralisation.

    Placer le père en tant que fédérateur principal de la discipline parentale n'est pas du tout général. Il ne faut pas confondre éducation et autorité monsieur Zemmour, c'est pourtant bien différent.

    Et ce ne sont pas les professeurs ou la loi qui vont faire que le/les parents élèvent comme il se doit leurs enfants, ce ne sont absolument pas leur rôle, malheureusement il est impossible de contrôle ça.

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