PAR ÉRIC ZEMMOUR
09/04/2008, publié dans Le Figaro.fr.
Eux aussi. Eux aussi, ils ont conquis des villes, des départements, des élus ou des voix. Eux aussi, et pas seulement le Parti socialiste. Le communisme municipal a fait du bouche-à-bouche au PCF, et Marie-George Buffet a renoncé au renoncement (à son poste). Olivier Besancenot attire plus que jamais la lumière médiatique. La gauche du PS, d'Emmanuelli à Mélenchon, attend le congrès pour se compter.
Cette gauche de la gauche, comme ils aiment à se qualifier, a le vent en poupe. Dans toute l'Europe continentale, en effet, la globalisation libérale entraîne un accroissement des inégalités, et une prolétarisation d'une partie de la classe moyenne qui bascule dans la contestation radicale du « système ». En Allemagne, le Linkspartei d'Oskar Lafontaine grignote peu à peu le SPD. Aux Pays-Bas, mêmes causes, mêmes effets.
En Italie, l'alliance au centre a explosé, et Berlusconi s'apprête à gagner les législatives. Le PS, traditionnellement le plus à gauche d'Europe, découvre les délices de la social-démocratie, au moment même où celle-ci s'est partout convertie au « blairisme ».
Lors du référendum européen de 2005, ces deux gauches se sont levées l'une contre l'autre : la gauche du non a gagné par KO. Mais le patron du non, Laurent Fabius, a refusé de briser le PS. Olivier Besancenot a repris à son compte la création d'un Linkspartei à la française.
Lors des municipales, ces deux gauches se sont affrontées durement : des socialistes, mais aussi des communistes, n'ont pas joué le jeu de « la discipline républicaine » ; et les électeurs ne les ont pas sanctionnés. Revanche aux européennes de 2009 ...