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mardi 29 avril 2008

Zemmour dans "Ca se dispute" sur I-Télé, le 25 Avril 2008




Au sommaire :
- Sarko an 1
- Régularisations
- Les tribulations...
- Le lifting du PS

samedi 19 avril 2008

Royal dans le chaudron

PAR ÉRIC ZEMMOUR
11/04/2008 | Publié dans le Figaro


Elle va sans doute gagner. Prendre le parti. C'est une force qui va. Même si elle ne sait pas toujours où. Le TSS, « Tout sauf Ségolène », ne prend pas. Ségolène Royal est persuadée qu'elle a perdu la présidentielle parce qu'elle ne dirigeait pas le PS. C'est une fille méthodique. Elle corrige ses erreurs.

Il n'est pourtant pas sûr que le PS lui ait manqué. Les éléphants ne vibraient pas d'admiration pour sa compétence, sa culture ou sa vision du monde. Mais ils se mirent au garde-à-vous quand elle l'exigea, et se cachèrent quand elle joua les « femmes libres » : « T'as voulu voir Vesoul, et on a vu Vesoul ; t'as plus aimé Vesoul, et on a quitté Vesoul. »

En 2007, Ségolène Royal a conquis le PS par les sondages. Sur la forme - une femme dans un monde d'hommes - et sur le fond - l'ordre contre « il est interdit d'interdire ». Elle prend le risque de se banaliser. De s'abîmer dans des guerres idéologiques ou des compromis insipides. Jeanne d'Arc dans la boue des tranchées. Un anachronisme ; pire, une inversion d'image. Elle croit mettre ses pas dans ceux de Mitterrand. Mais c'est le Mitterrand de 1988, Président briguant une réélection. Ouvrant au centre, pour enfermer Chirac à droite. Elle oublie que Sarkozy l'a battue par la droite. Elle oublie aussi le Mitterrand d'avant 1981, accumulant les débats pour accoucher du PS d'Epinay, peuplé de jeunes sabras affamés de places. Elle oublie que le PS est désormais un parti d'élus, repus et indisciplinés, convertis à un social-libéralisme mal assumé.

Royal n'a pas plus d'idées que les autres pour sortir le PS de sa crise existentielle. Elle demande aux militants de les lui donner. Pas de changement à attendre de ce côté-là.

jeudi 10 avril 2008

La guerre des gauches

PAR ÉRIC ZEMMOUR
09/04/2008, publié dans Le Figaro.fr

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Eux aussi. Eux aussi, ils ont conquis des villes, des départements, des élus ou des voix. Eux aussi, et pas seulement le Parti socialiste. Le communisme municipal a fait du bouche-à-bouche au PCF, et Marie-George Buffet a renoncé au renoncement (à son poste). Olivier Besancenot attire plus que jamais la lumière médiatique. La gauche du PS, d'Emmanuelli à Mélenchon, attend le congrès pour se compter.

Cette gauche de la gauche, comme ils aiment à se qualifier, a le vent en poupe. Dans toute l'Europe continentale, en effet, la globalisation libérale entraîne un accroissement des inégalités, et une prolétarisation d'une partie de la classe moyenne qui bascule dans la contestation radicale du « système ». En Allemagne, le Linkspartei d'Oskar Lafontaine grignote peu à peu le SPD. Aux Pays-Bas, mêmes causes, mêmes effets.
En Italie, l'alliance au centre a explosé, et Berlusconi s'apprête à gagner les législatives. Le PS, traditionnellement le plus à gauche d'Europe, découvre les délices de la social-démocratie, au moment même où celle-ci s'est partout convertie au « blairisme ».

Lors du référendum européen de 2005, ces deux gauches se sont levées l'une contre l'autre : la gauche du non a gagné par KO. Mais le patron du non, Laurent Fabius, a refusé de briser le PS. Olivier Besancenot a repris à son compte la création d'un Linkspartei à la française.
Lors des municipales, ces deux gauches se sont affrontées durement : des socialistes, mais aussi des communistes, n'ont pas joué le jeu de « la discipline républicaine » ; et les électeurs ne les ont pas sanctionnés. Revanche aux européennes de 2009 ...