Son arme, c’est les mots. Rien d’autre. C’est ce que défend le rappeur Youssoupha, au coeur d’une polémique depuis quelques jours. Dans sa chanson « A force de le dire », mise en ligne sur son site Internet comme un avant-goût de son nouvel album, il glisse un tacle à l’un des polémistes de « On n’est pas couché » : « Je mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d’Eric Zemmour.
» Il n’en fallait pas plus pour affoler la Toile et les blogs.
« Le faire taire, c’est le remettre en place »
« Les paroles ne parlent ni de meurtre, ni d’agressions, ni de blessures, expliquait hier l’artiste. Je n’ai ni l’envie de le faire tuer ni de le priver de sa liberté d’expression. Le faire taire, c’est le remettre en place, le mettre face à ses propres contradictions. » Car le rappeur se sent malmené par l’éditorialiste qui voit « les rappeurs comme des analphabètes, a des problèmes avec l’immigration, l’islam, bref tout ce qui me concerne », poursuit le musicien. « Je suis français musulman, rappeur. Zemmour officie sur le service public que je paie à travers la redevance. Et on m’y insulte, on m’y marginalise. »
Alors beaucoup de bruit pour rien ? Oui, aux yeux de Youssoupha prêt à débattre avec son contradicteur. « Dans ma chanson, je parle aussi du sida, de la guerre au Congo, de l’élection d’Obama, de la violence dans les stades, du conflit au Moyen-Orient. Et je consacre une ligne à Zemmour. Si j’avais vraiment voulu monter en épingle une polémique pour vendre mon disque, j’aurais appelé ma chanson A force de le dire à Eric Zemmour ».
Contacté hier, le journaliste ne souhaite pas réagir. « Je me tiens à un strict silence, j’attends, j’observe… Contrairement à ce que j’ai pu lire, je n’envisage pas pour l’instant de porter l’affaire en justice. » La question n’a pas été abordée lors de l’enregistrement du « On n’est pas couché » de ce soir.
Video : Youssoupha s'explique Le Parisien, 21 Mars 2009